Avec plus de 20 ans d’expérience en psychologie et 10 années dans le domaine de la cybersécurité, il est évident que l’intégration d’un(e) psychologue au sein des équipes cyber peut constituer un véritable atout. Trop souvent sous-estimée, la dimension humaine dans la cybersécurité mérite pourtant une attention accrue.
Les cyberattaques exploitent des failles psychologiques profondes, notamment les biais cognitifs, et la gestion des crises cybernétiques nécessite une approche humaine pour renforcer la résilience des équipes.
La question qui se pose : une telle intégration est-elle rentable pour une entreprise, ou s’agit-il d’un effet de mode dans un secteur trop axé sur la technique ?
Vous doutez de l’intérêt ? Voici quelques arguments.
I-Les avantages
I-1-Compréhension des comportements humains face aux menaces cyber
Les cyberattaques exploitent souvent des failles psychologiques et des biais cognitifs humains, tels que la curiosité, la confiance ou la peur.
Petit rappel ; un rapport de 2023 du Ponemon Institute a révélé que 95 % des violations de cybersécurité sont causées par des erreurs humaines.
Ces failles sont la base de nombreuses attaques d’ingénierie sociale et de phishing, où les cybercriminels manipulent les émotions et les réactions instinctives des individus pour les inciter à divulguer des informations sensibles ou à exécuter des actions risquées.
Dans ce contexte, l’intégration d’un(e) psychologue en cybersécurité peut être précieuse pour analyser les biais cognitifs courants chez les employés, permettant de mieux comprendre comment ils perçoivent et réagissent aux menaces.
Un(e) psychologue spécialisé(e) en cybersécurité est en mesure d’identifier les biais cognitifs les plus fréquemment exploités.
En analysant les réponses émotionnelles et comportementales typiques des employés, le/la psychologue peut mieux prédire comment les individus réagiront en cas de menace ou d’attaque.
C’est en connaissant les profils de chacun, qu’il est possible d’adopter une approche plus ciblée qui maximise l’efficacité de la sensibilisation et de la réponse face aux cybermenaces.
I-2-Gestion de crise
Les cyberattaques entraînent souvent des répercussions psychologiques importantes sur les employés. Une psychologue intégrée à l’équipe peut jouer un rôle essentiel en aidant les employés à gérer le stress, l’anxiété et les émotions négatives avant, pendant, et après une crise.
Un soutien psychologique adapté permet aux équipes de mieux faire face aux pressions d’une attaque en cours et favorise une reprise rapide et efficace. Cela contribue non seulement à réduire le turnover mais aussi à renforcer la stabilité de l’entreprise en période de crise, un élément crucial pour maintenir la continuité des opérations.
Lors d’une attaque, le stress intense peut affecter non seulement les personnes directement impliquées mais aussi toute l’équipe, ce qui peut provoquer un absentéisme accru et impacter la productivité. Avec l’accompagnement d’une psychologue, les employés développent des capacités de résilience et apprennent à mieux gérer leurs réactions émotionnelles, facilitant ainsi un retour plus rapide à la normale.
https://cybersecuriteallday.fr/episode/les-effets-psychologiques-dune-cyberattaque-47
https://www.lemagit.fr/tribune/Comment-accompagner-ses-collaborateurs-en-cas-de-cyberattaque
Il ne faut pas oublier qu’une crise cybernétique entache également la réputation de l’entreprise, ce qui complique le recrutement, notamment dans un marché où les talents sont difficiles à attirer et à retenir. Avoir un dispositif de gestion de crise incluant un soutien psychologique aide à préserver l’image de l’entreprise et à fidéliser les talents en montrant un engagement fort envers le bien-être des employés.
I-3-Gestion des incidents cyber
I-3-1-Analyse des menaces internes
Les psychologues peuvent évaluer le comportement des employés pour détecter des signes de vulnérabilité, tels que le stress, la frustration ou l’isolement, qui augmentent les risques de comportements à risque ou de compromission interne. Cela permet d’identifier de manière proactive les risques de fuites de données ou d’autres comportements dangereux au sein de l’organisation, réduisant ainsi la probabilité de pertes coûteuses. En observant les signes de mal-être, de surcharge de travail ou de frustration, une psychologue peut anticiper les problèmes avant qu’ils ne se transforment en incidents de sécurité, protégeant ainsi les informations sensibles.
I-3-2-Réduction des risques de sécurité
Les erreurs humaines sont responsables de la majorité des incidents de cybersécurité, souvent exacerbées par des manipulations psychologiques telles que le phishing ou l’ingénierie sociale, ainsi que par des comportements non sécurisés. Une prestation de psychologie permet de mieux comprendre les vulnérabilités humaines et d’élaborer des stratégies de sensibilisation plus ciblées et efficaces, réduisant ainsi le nombre d’incidents et les coûts associés.
En analysant les comportements humains face aux cybermenaces, qu’il s’agisse de l’impact psychologique d’une cyberattaque sur les employés ou de la manière dont les individus réagissent, une psychologue peut fournir des solutions adaptées. Il est essentiel de comprendre l’humain sous trois angles :
– L’attaquant : En comprenant les motivations et le mode opératoire de l’attaquant, il est possible de mettre en place des contre-mesures plus ciblées, adaptées aux stratégies de l’ennemi.
Cf le passage sur la CTI pour les exemples concrets 😉
– La victime: En comprenant les vulnérabilités humaines, il devient possible de sensibiliser les employés aux risques de manipulation, comme les biais cognitifs, et de les équiper de stratégies pour éviter de tomber dans les pièges des attaquants.
Un exemple concret : la gestion des mots de passe. La politique actuelle est-elle adaptée aux comportements humains ? Des protocoles trop complexes peuvent en réalité nuire à la sécurité en incitant les employés à adopter des comportements risqués. Une approche basée sur la psychologie permet de créer des solutions plus adaptées, facilitant ainsi l’adhésion aux bonnes pratiques de sécurité.
Un autre exemple ; l’authentification multifactorielle (MFA). Bien que l’activation de la MFA soit un moyen de renforcer la sécurité, sa mise en œuvre peut être perçue comme une contrainte par les employés. La résistance à l’adoption de cette mesure provient souvent de la complexité perçue. Ne serait-il pas pertinent de comprendre les réticences des employés, comme la perception de l’effort supplémentaire nécessaire ou la frustration liée à des processus d’authentification jugés longs et intrusifs ?
Encore un, et je m’arrête, même si la liste est longue. La gestion des alertes de sécurité, vaste sujet n’est-il pas ? trop d’alertes, tue l’alerte ! On parle de “fatigue des alertes”et que se passe-t-il ? he bien, on fini par ignorer ou minimiser les notifications importantes. Les individus ont une capacité limitée à traiter des informations, et l’exposition continue à des alertes répétées peut engendrer une désensibilisation. Plutôt que de multiplier les notifications, un système pourrait être mis en place pour prioriser les alertes en fonction de leur criticité, en utilisant des couleurs, des sons ou des messages adaptés, on entre dans le monde de l’UX et de la psychologie.
– Le défenseur : Les équipes de sécurité, souvent sous pression, peuvent aussi être victimes de leurs propres biais cognitifs. Une psychologue aide à les identifier, à mieux gérer ces biais et à maintenir une vigilance continue. Cela réduit les erreurs humaines et renforce leur résilience face aux menaces.
Entre autres exemples, le psy peut intervenir dans le cas de fatigue décisionnelle, de nombreux biais, comme le biais de confirmation, d’ancrage, de groupe, du syndrome de l’imposteur…
Une étude publiée en 2022 dans The Journal of Cybersecurity a révélé que les biais cognitifs, tels que l’ancrage et le biais de confirmation, influencent fortement la prise de décision lors des incidents de cybersécurité. Les équipes ayant suivi une formation pour reconnaître et contrer les biais cognitifs ont commis 40 % d’erreurs en moins dans la prise de décision lors des incidents.
Une amélioration de 50 % dans leur capacité à prioriser correctement les incidents a été constaté, réduisant ainsi les délais de réponse et les dégâts.
I-4-Sensibilisation-formation
Une approche psychologique favorise une meilleure adhésion aux bonnes pratiques de sécurité. Les employés deviennent plus conscients des risques et intègrent naturellement des comportements sécurisés dans leur routine, réduisant ainsi les risques sans affecter leur productivité.
Une telle approche permet d’ajuster les stratégies de sécurité aux besoins spécifiques des employés, rendant les protocoles plus accessibles et plus facilement compréhensibles. Cette personnalisation accroît l’adhésion aux bonnes pratiques tout en garantissant une meilleure mémorisation des consignes de sécurité. La psychologie peut également contribuer à la mise en place de tests réguliers et d’exercices pratiques (comme des simulations de phishing), permettant ainsi d’évaluer les progrès et d’ajuster les programmes de formation en fonction des résultats obtenus.
En appliquant des principes psychologiques, les programmes de sensibilisation peuvent être adaptés et permettent d’optimiser leur efficacité sans entraîner de coûts supplémentaires significatifs.
La psychologie peut également contribuer à la mise en place de tests réguliers et d’exercices pratiques (comme des simulations de phishing), permettant ainsi d’évaluer les progrès et d’ajuster les programmes de formation en fonction des résultats obtenus.
Une grande institution financière[1] a collaboré avec des psychologues pour concevoir des formations en cybersécurité plus intuitives et centrées sur l’humain :
- Résultat, elle a constaté une amélioration de la conformité des employés aux protocoles de cybersécurité de 15 % après l’introduction d’informations psychologiques dans le contenu et la méthode de formation et a pu réduire des incidents liés à des erreurs humaines de 25 % au cours des six premiers mois.
Une étude menée par le SANS Institute (2019) a observé que des formations intégrant des aspects psychologiques sur la prise de décision et la gestion du stress peuvent réduire de 20 à 30 % les erreurs humaines, notamment celles liées aux attaques par phishing.
I-5-CTI
L’apport d’un psychologue en Cyber Threat Intelligence (CTI) peut être décisif pour renforcer l’efficacité de la veille et de l’analyse des menaces.
Un psychologue peut aider à profiler les attaquants en analysant leurs motivations, leurs biais cognitifs et leurs schémas comportementaux, Il ou elle, aide à comprendre comment les cybercriminels exploitent les vulnérabilités humaines (comme la peur, la curiosité ou la confiance) pour mener des attaques par ingénierie sociale.
Les cybercriminels masquent souvent leurs intentions derrière des signaux très discrets ou des comportements atypiques. Un psychologue, formé à l’analyse de comportements subtils et des indices faibles, peut soutenir les analystes CTI pour déceler des indices non évidents dans le flux de données d’intelligence, aidant à identifier des menaces émergentes avant qu’elles ne deviennent critiques.
En comprenant les motivations des attaquants, une équipe CTI peut élaborer des contre-mesures qui exploitent ces informations.
- Par exemple, si un profil psychologique révèle qu’un certain type de cybercriminel est avide de reconnaissance, des mesures peuvent être prises pour rendre plus difficiles les actions qui lui permettent de se démarquer. Cela peut décourager certains attaquants ou les pousser à commettre des erreurs exploitables.
- Si un profil psychologique montre qu’un cybercriminel est motivé par la vengeance ou l’opposition à des autorités ; le défenseur peut mettre en place des pieges, pour détourner l’attention de l’attaquant et le pousser à agir de manière précipitée.
- Si un profil montre qu’un cybercriminel est motivé par le gain financier rapide et présente une tendance à l’impulsivité, on peut concevoir des contre-mesures qui augmentent la complexité et les étapes nécessaires pour atteindre des cibles, comme de fausses informations financières attirantes. On peut aussi creer de faux comptes ou des accès qui semblent de haute valeur mais qui, en réalité, mènent à des impasses ou des systèmes surveillés.
- Face à un attaquant soucieux de son ego et perfectionniste, quoi de mieux que d’introduire de petites modifications dans les systèmes, cela peut provoquer de l’irritation et des frustrations.
Oui, l’attaquant est avant tout un humain avec ses propres failles. Le psychologue, expert en comportement humain, peut collaborer avec les équipes techniques pour développer des stratégies de défense efficaces. Ces tactiques ciblent la psychologie de l’attaquant, réduisant son intérêt pour l’attaque tout en augmentant ses chances de commettre des erreurs, apportant ainsi une couche de protection supplémentaire.
Enfin, en CTI, la rédaction de rapports est également essentielle. Une psychologue peut assister les analystes CTI en les aidant à communiquer les informations de manière plus claire et convaincante. Cela favorise une prise de décision plus éclairée et encourage l’adhésion aux recommandations proposées.
https://www.lemagit.fr/tribune/Cybersecurite-les-biais-cognitifs-dans-tous-leurs-etats-5-5
https://www.lemagit.fr/conseil/Renseignement-sur-les-menaces-lindispensable-pluralite-des-equipes
I-6-Avantage concurrentiel :
Qui aujourd’hui peut se targuer d’avoir une psychologue au sein de son entreprise, avec une expertise en cybersécurité ? Très peu dans le secteur de la cybersécurité !
En intégrer une dans votre équipe, c’est se positionner comme un pionnier. Cela démontre que votre entreprise va au-delà des solutions techniques traditionnelles, offrant une approche plus globale et holistique. C’est un argument différenciateur et innovant qui montre une compréhension approfondie des enjeux modernes de la cybersécurité.
En adoptant une approche humaine de la cybersécurité, vous renforcez la réputation de votre entreprise et inspirez davantage de confiance auprès de vos clients.
Les incidents évités, la fidélité des employés renforcée et la confiance accrue des clients contribuent tous à la rentabilité et à la pérennité de l’entreprise.
Cet avantage peut également devenir un atout marketing puissant, attirant de nouveaux clients. Disposer d’un service de psychologie en cybersécurité témoigne d’une approche unique.
En Interne, les coûts liés aux incidents de cybersécurité, au turnover et à la formation continue des employés peuvent être considérablement réduits grâce à une stratégie axée sur l’humain. Cela permet non seulement de limiter les pertes liées aux cyberattaques, mais aussi d’améliorer l’engagement et la fidélité des employés, favorisant ainsi un environnement de travail plus sain et plus productif.
En conclusion sur ce chapitre ; réduire les incidents, renforcer la fidélité des employés, et améliorer la réputation sont autant de retours sur investissement directs et indirects.
Une approche centrée sur l’humain diminue les coûts liés au turnover et aux formations répétées.
Intégrer une prestation de psychologie en cybersécurité permet non seulement de mieux protéger les données, mais aussi d’améliorer la résilience et la cohésion des équipes.
II-Les offres possibles
Le nerf de la guerre reste la rentabilité, le business, l’argent !
Alors voici quelles offres proposer ?
II-1-Audit Psychologique de Sécurité
Proposez à vos clients, d’identifier les vulnérabilités humaines au sein de l’entreprise qui peuvent être exploitées par des cyberattaques.
Options possibles :
- Analyse des pratiques de sécurité et des comportements des employés.
- Évaluation des risques psychologiques pouvant mener à des compromissions internes.
- Recommandations pour renforcer la résilience des employés face aux cybermenaces.
- Analyse des dynamiques psychologiques au sein des équipes de travail.
- Détection des signes de mal-être ou de comportements potentiellement dangereux.
- Conseils pour prévenir les risques internes grâce à une gestion proactive du bien-être des employés.
Adapter les politiques de sécurité aux comportements humains
Options possibles :
- Révision des politiques de sécurité existantes pour évaluer leur impact psychologique sur les employés.
- Proposition de politiques de sécurité plus réalistes et mieux adaptées aux comportements humains (ex. : simplification des procédures de mots de passe ;)).
- Suivi psychologique pour assurer l’adoption des nouvelles pratiques de sécurité.
II-2-Sensibilisation Personnalisée à la Cybersécurité
Former les employés à adopter des comportements sécurisés en tenant compte des caractéristiques humaines, des traits de personnalités, du fonctionnement cognitif, etc
Options possibles :
- Création de modules de formation adaptés aux différents profils psychologiques des employés.
- Ateliers interactifs basés sur des études de cas réels et des simulations de cyberattaques (phishing, ransomware, etc.).
- Sessions de sensibilisation sur la gestion du stress et des émotions lors d’incidents de cybersécurité.
Mettre en place une culture de cybersécurité intégrée dans la vie quotidienne de l’entreprise, en sensibilisant les employés aux dangers des erreurs humaines.
Options possibles :
- Élaboration de campagnes de prévention basées sur des éléments psychologiques pour réduire les comportements à risque.
- Analyse de la psychologie du personnel pour concevoir des messages de prévention adaptés.
- Création de protocoles qui prennent en compte les réactions humaines face à la cybersécurité.
II-3-Un guide en cas de cyber crise+ soutien psychologique aux équipes
Aider les employés à gérer le stress, l’anxiété et les émotions négatives lors d’une cyberattaque ou d’un incident de sécurité.
Options possibles :
- Soutien psychologique avant, pendant et après une cybercrise.
- Sessions de débriefing post-incident pour aider à la récupération psychologique.
- Stratégies de gestion du stress et de résilience pour éviter l’épuisement professionnel et maintenir la productivité.
II-4-Analyse d’incident
Adapter les stratégies de défense en cybersécurité en fonction des profils psychologiques des cybercriminels.
Options possibles :
- Études des motivations psychologiques des attaquants pour anticiper leurs tactiques.
- Création de mécanismes de défense qui exploitent ces failles psychologiques et réduisent les chances de succès des attaques.
- Mise en place de contre-mesures spécifiques pour déstabiliser l’attaquant, en jouant sur ses biais et ses besoins psychologiques.
Soutien pour les Équipes de Sécurité (SOC)
Options possibles :
- Séances de coaching pour améliorer la gestion du stress et des prises de décision sous pression.
- Formation sur la reconnaissance des biais cognitifs qui peuvent fausser les analyses en situation de crise.
- Outils et stratégies pour maintenir la résilience et la performance sur le long terme.
III-Pour finir
L’intégration d’une psychologie dans les équipes cybersécurité dépasse le simple ajout d’une compétence humaine : elle constitue un facteur clé de rentabilité, à la fois en termes de prévention des incidents, de fidélisation des employés et de préservation de la réputation de l’entreprise.
Une approche humaine, axée sur la compréhension des comportements et des réactions des individus face aux menaces, renforce la résilience et l’efficacité globale de l’entreprise. Alors, loin d’être une mode passagère, une psy dans une équipe cyber est un investissement stratégique, offrant des retours sur investissement tant internes (réduction des erreurs humaines et des coûts liés aux cyberattaques) qu’externes (renforcement de la confiance des clients et de l’image de l’entreprise).
Je continuerai à mener ce combat, car j’en suis fermement convaincue.
J’espère avoir réussi, ne serait-ce qu’un peu, à vous convaincre également.
Nathalie Granier-novembre 2024
[1] Journal of Cybersecurity (2022)